La vie l’amour la guerre et la vieillesse en 1963 La guerre d’Algérie et les deux massacres d’État contre les algériens et leurs soutiens (17 octobre 1961 & 8 février 1962) marquent profondément l’opinion française. Les jeunes doivent sacrifier 24 mois pour participer à ce que le pouvoir qualifie « d’événements d’Algérie ». Ainsi, les appelés ont assisté aux atrocités perpétrées par l’armée et la police française : tortures, assassinats, viols des militants pour l’indépendance. De plus, certains appelés ont dû y participer : la corvée de bois… et seront marqués à vie : plusieurs ne supporteront pas et se suicideront.Dans ce contexte, la chanson se libère et de nombreux textes abordent plus ou moins frontalement le sujet de la guerre mais aussi le bonheur de vivre. Exemple : « Que c’est beau la vie » chanson écrite par Jean Ferrat pour Isabelle Aubret, rescapée d’un terrible accident de voiture.
Thérèse Coquerelle, alias Isabelle Aubret, chanteuse française, naît e1 1938 à Marquette-lez-Lille dans une famille modeste. Son père est contremaître dans une filature, sa mère s’occupe de ses onze enfants.D’abord, à 14 ans , elle entre à l’usine comme bobineuse. Parallèlement, elle pratique la gymnastique de manière assidue. De plus, Isabelle Aubret est dotée d’une jolie voix, elle participe ainsi à plusieurs concours locaux. De fil en aiguille, elle devient chanteuse dans des orchestres.
Au début des années 1960, elle gagne un concours qui se passe à l’Olympia. Alors Bruno Coquatrix lui permet de décrocher un contrat dans un cabaret de Pigalle et d’avoir un pied dans le métier.Ainsi, en 1961 elle rencontre Jacques Canetti qui lui fait enregistrer un 45 tours quatre titres chez Philips .En 1962, elle rencontre Jean Ferrat, c’est un coup de foudre amical. Jean lui écrit « Deux enfants au soleil » et l’embarque comme première partie de sa tournée.
En 1963, elle fait la première partie de Jacques Brel à l’Olympia avec qui elle se lie d’amitié.Dans les mois suivants, alors qu’elle est pressentie par Jacques Demy pour tenir le rôle principal dans le film « Les parapluie de Cherbourg » elle est victime d’un très grave accident de voiture. Isabelle Aubret doit alors cesser toute activité. Dès son accident, Jacques Brel lui fait don à vie des droits de la chanson « La Fanette » et Jean Ferrat lui écrit « C’est beau la vie ». Forte d’une ténacité exceptionnelle, Isabelle décide de l’enregistrer et remporte un immense succès populaire.
02:34 Isabelle Aubret : C’est beau la vie : Claude Delécluse, Michelle Senlis – Jean Ferrat : 196305:13 Los Machucambos : La lune : Léo Ferré : 196308:21 Maurice Fanon : À la Jésus : Maurice Fanon : 196310:33 Jeanne Moreau : J’ai la mémoire qui flanche : Serge Rezvani : 196312:48 Roger Riffard : Les hirondelles : Roger Riffard : 1963
Isabelle Aubret Joël Holmès
Joël Covrigaru, alias Joël Holmès, chantauteur français, naît en 1928 en Bessarabie (Roumanie). La famille immigre en France en 1934. Ses parents, juifs athées, sont arrêtés par la police française en 1942 déportés puis assassinées par les nazis à Auschwitz. Grâce à une voisine les deux enfants sont envoyés à la campagne. Une femme de la Résistance les retire au bout de cinq mois en raison de leur état sanitaire et les place à Paris. Joël suit les cours d’une école d’électricité. Leur sécurité n’étant plus assurée, une représentante de la résistance qui travaille à la mairie de Boulogne envoie Joël dans un préventorium à Boulogne-Billancourt comme aide jardinier et sa sœur à la campagne.En 1946, il entre chez Renault comme électricien, il milite à la CGT, participe aux grèves de 1947 et à diverses mobilisations. Malgré sa compétence, il se fait licencier et ne retrouve pas de travail, étant sur la liste noire des patrons de la métallurgie. Il vit alors d’expédients.
Son père lui avait fait apprendre le violon. Comme il est passionné par la chanson, admirateur de Trénet, il avait toujours eu envie de créer des refrains. En conséquence, il loue une guitare, met en musique des poèmes d’un ami avant d’écrire lui-même ses textes. La lecture d’Éluard et d’Aragon lui donne le goût de la poésie .
À partir de 1954, il chante dans les cabarets rive gauche et fait connaissance d’un grand nombre d’artistes. Il écrit notamment pour Pia Colombo, Caroline Cler, coécrit « Jean-Marie de Pantin » avec Maurice Fanon Les choses se passent bien pour lui, effectivement il enregistre un 33t 30cm par an. Le premier en 1959 « Au quai du point du jour » puis alors qu’il est promis à une belle carrière avec des chansons possédant charme et épaisseur, surgit la vague « yéyé qui l’emporte. Il abandonne la chanson en 1965 après l’insuccès de son cinquième album 12 chansons françaises.
16:36 Léo Ferré : Mon général : Léo Ferré : 196320:55 Odile Ezdra : La colline : Albert Santoni – Yannis Spanos : 196323:06 Hélène Martin : Il y avait tant de muguet : Rose-Marie Moulin – Hélène Martin : 196325:09 Joël Holmès : La vieille fille : Jean Ravet – Joël Holmès : 196327:42 Guy Béart : Les temps étranges : Guy Béart : 1963
Jacques Durand, chantauteur français, alias Jacques Boyer naît en 1936 en Charente. Il passe son adolescence à Bordeaux, s’intéresse très tôt à la chanson.Jacques rencontre Georges Coulonges dans un studio de radio où ils travailleront ensemble. Puis il entre au Conservatoire d’art dramatique.
Début des années 1960, Jacques s’installe à Paris et se produit dans plusieurs cabarets rive gauche. Il y rencontre Christine Sèvres qui lui présente Jean Ferrat. Une solide amitié naît entre les deux hommes et il ne se quitteront plus dans leurs activités professionnelles.
En 1962, la parolière Michelle Senlis écrit « Mon vieux » en hommage à son père. Jean Ferrat la met en musique et jacques l’enregistre dans son 45 tous de 1963. Daniel Guichard la chantera 11 ans plus tard. Il en modifie une partie des paroles, et en a plus ou moins extorqué l’accord de Michelle Senlis qui l’a assez mal vécu. Il revendiqua même pendant un temps la paternité du texte…
31:55 Jacques Boyer : Mon vieux : Michelle Senlis – Jean Ferrat : 196335:16 Barbara : Nantes : Barbara : 196339:16 Jacques Brel : Les vieux : Jacques Brel – Jacques Brel, Gérard Jouannest, Jean Corti : 196343:17 Colette Magny : Mélocoton : Colette Magny : 1963
Jacqueline Boissonnet, comédienne et chanteuse française, alias Christine Sèvres naît à Paris en 1931. Ses parent, se séparent lorsqu’elle a huit ans. Dès lors elle vit avec son père remarié mais fait des fugues lors de son adolescence. Elle développe son amour des lettres et écrit beaucoup. Au début des années 1950 c’est dans ce contexte qu’elle fait connaissance des frères Lanzmann et de Serge Rezvani.Elle s’inscrit au cours d’art dramatique sous le nom de Christine Sèvres pour ne pas contrarier ses parents.Se libérant du joug paternel, elle connaît « trente-six métiers, trente-six misères ». Christine rêvait d’être comédienne, elle commença par chanteuse dans les cabarets rive gauche.
En 1956, elle y rencontre Jean Ferrat qui lui confie plusieurs chansons. Ils entament une relation amoureuse et se marie en 1961Une immense interprète ! Michel Valette qui fut le directeur du cabaret la Colombe dira : » Christine, laissait passer sur les spectateurs un véritable frisson. D’une sobriété étonnante de gestes, elle se tenait droite et dominante et promenait lentement dans la salle un regard intense à travers lequel passait toute l’humanité du monde ».
46:47 Christine Sèvres : Point de vue : Martine Merri – Jean Arnulf : 196349:12 Octave Callot : Clairvaux : Anonyme : 196352:18 Monique Morelli : Nos vingt ans : Gaston Couté – Lino Leonardi : 196355:09 Pierre Vassiliu : La femme du sergent : Pierre Vassiliu : 196258:02 Jean Arnulf : Le twist du déserteur : Jean Arnulf : 1963
Christine Sèvres Abonnez-vous au podcast Chant de l’HistoireCe deuxième épisode de la Chronologie de l'Histoire explore l'année 1948. Il est centré sur Léo Ferré. Ses toutes premières chansons restaurés "ADN" sont...