1965 Biographie de Barbara Les villes en chanté. Pourtant pour les cabarets rive gauche ce n’est pas un enchantement. Pris en étau entre l’augmentation des taxes (ils sont taxés comme des boîtes à champagne) et l’invasion yéyé, d’importation anglo-saxonne et pas la meilleure… ceux-ci commencent à mettre la clé sous la porte. Pourtant de magnifiques fleurs y ont germé puis ce sont épanouies : les Gribouille, Fanon, Brel, Barbara, Debronckart, Colombo, Solleville, Jehan Jonas y ont appris leur métier.Certains à cause d’un répertoire plus ciblé et sans concession n’auront qu’un parcours discret, d’autres connaitront la gloire. Cependant tous auront laissé une empreinte profonde dans l’Histoire de la Chanson.Le monde des cabarets demeure dans un monde clos… et parisien, sauf pour les vrais amateurs et faute de se développer, il subit gravement les effets du consumérisme naissant. Le show-business n’a que faire des ces chanteurs à long terme, il lui faut des succès et du fric tout de suite.
Juliette Gréco, chanteuse et actrice française, naît à Montpellier en 1927. Leurs parents étant séparés, Juliette et Charlotte, sa sœur aînée sont élevées à Bordeaux par leurs grands-parents maternels jusqu’à leurs morts en 1933.Les deux sœurs rejoignent alors leur mère à Paris où elles sont placées dans une pension catholique rigoureuse. Juliette veut devenir danseuse, elle est petit rat à l’Opéra Garnier lorsque la seconde guerre mondiale éclate.C’est alors que la famille part en Dordogne, où leur mère devient responsable d’un réseau de Résistance, celle-ci est arrêtée par la Gestapo. Juliette et Charlotte s’enfuient à Paris mais se font à leur tour prendre par la police française et livrer au nazis. La maman et Charlotte sont déportées. Juliette est emprisonnée à Fresnes puis libérée après 3 semaines, sauvée par son jeune âge. Sans ressource, son ancien professeur de français l’héberge et la prend sous sa protection. Juliette Gréco s’habille alors des vêtements des garçons de la maison, les seuls disponibles.
La guerre terminée, Juliette entreprend de « refaire son éducation » dans les bistrots de Saint-Germain-des-Prés. Là, elle y découvre le bouillonnement intellectuel de la rive gauche et la vie politique avec les Jeunesses communistes. Elle veut devenir actrice et suit des cours d’art dramatique. C’est ainsi qu’ elle rencontre Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Albert Camus, Maurice Merleau-Ponty. Michel Ré lui offre un rôle dans la pièce de Roger Vitrac « Victor ou les Enfants au pouvoir » Anne-Marie Cazalis, une amie de Merleau-Ponty, décide que Juliette Gréco sera célèbre. Cazalis est une des inspiratrices du Tabou, une cave fréquentée par l’avant-garde littéraire et artistique. Juliette y tiendra le rôle de « Chien méchant, surtout pas hôtesse ni affable » : Cheveux longs, habillée de noir et « en garçon », Gréco forge son identité, se parant d’allures canailles et d’une autorité caressante qui la rendront célèbre.
Enfin en 1949, un de ses amis, Marc Dœlnitz, décide de rouvrir le célèbre cabaret « Le Bœuf sur le toit ». Anne-Marie Cazalis parvient à convaincre Gréco de chanter. Jean-Paul Sartre lui propose plusieurs poèmes, parmi lesquels elle choisit « Si tu t’imagines » de Raymond Queneau et » L’éternel féminin » de Jules Laforgue. Le philosophe lui offre aussi « La Rue des Blancs-Manteaux » que Joseph Kosma met en musique. Gréco chante à minuit, pantalon et chandail noirs, pieds nus dans des sandales dorées. Le soir de la première, François Mauriac l’invite à sa table pour la féliciter et Marlon Brando ne la quitte pas des yeux. Après un été passé à peaufiner son image sur la Côte d’Azur, elle est invitée à chanter au célèbre cabaret « La Rose Rouge ». Son succès l’amène au Brésil pour trois mois, invitée par l’Office culturel français. Gréco se bâtit une stature d’artiste culte. Trop indépendante et trop littéraire aux yeux des commentateurs, elle n’a pas encore franchi le cap du grand public.De fait, dès 1949, Juliette Gréco enregistre des 78 tours. En 1954, elle reçoit le grand prix de la Sacem pour « Je hais les dimanches », de même, cette année-là, elle passe pour la première fois à l’Olympia. À cette époque, l’existentialisme est en train de perdre son aura sulfureuse et cesse de faire peur à la petite bourgeoisie bien pensante.Si bien qu’en 1965 parait son 19ème 45 tours « Marions-les »
03:14 Chantal Laurentie : La vocation « L’âme mannequine » : Eliane Lubin : 196505:47 Robert Pico : Les chatouilles : Robert Pico – Michèle Auzepy, Pierre Dorsey : 196508:34 Juliette Gréco : Marions les : Robert Nyel – Gaby Verlor : 196510:52 Guy Marchand : La passionata : Guy Marchand : 196513:39 Annie Nobel : Les nanas : Annie Nobel : 1965
Juliette Gréco BarbaraMonique Serf, alias Barbara, chantautrice française, naît à Paris en 1930. Son père juif alsacien est représentant de commerce dans la fourrure, sa mère juive également est fonctionnaire à la préfecture de Paris. Le père est souvent absent, la famille est amenée à de nombreux déménagements : Marseille, Roanne, Tarbes. Sous l’Occupation nazie, la famille vit dans des caches pour échapper à la chasse faite aux juifs par la police de Vichy : Préaux (Indre) puis Saint-Marcellin (Isère) qui lui inspirera la chanson « Mon enfance ». De plus, la famille se divise pour courir moins de risque. La petite Monique a horreur de l’école,, elle n’apprend rien et ne sais dire qu’une chose : » Je serai pianiste chantante » et elle passe son temps à pianoter sur les tables en chantant.
Ensuite, à la Libération, la famille, à nouveau réunie, s’installe dans une pension de famille au Vésinet. La voisine, Madeleine Thomas-Dussequé, professeur de piano fait travailler la voix de la future Barbara et lui enseigne le piano et le solfège. En outre, Monique alors adolescente s’inscrit à l’École supérieure de musique et y obtient un prix de chant. Ainsi en 1947, elle réussit le concours du Conservatoire et y suit la classe de Gabriel Paulet. Elle travaille les mélodies de Duparc, Fauré et Debussy. De sorte qu’en 1950, elle part pour Bruxelles où elle chante sans succès dans les cabarets. Cependant, elle y rencontre Jacques Brel qui tente lui aussi de se faire connaître. Une indéfectible amitié perdurera jusqu’à la mort du Grand Jacques. Fin 1951, elle retourne à Paris pour des auditions sans lendemain. Néanmoins, Pierre Prévert de « La Fontaine des Quatre saisons » dont la programmation est complète lui propose une place de plongeuse.C’est pourquoi qu’en 1952, elle retourne à Bruxelles où elle chante au « Théâtre du Cheval Blanc », se marie avec un avocat mais une saltimbanque de surcroît juive n’a pas sa place à la table de la bourgeoisie catholique.Finalement, en 1953 c’est le divorce et un retour difficile en France qu’elle décrira dans la chanson « Monsieur Victor »
Quand, en 1953, Barbara auditionne à l’Écluse« , elle y est prise pour une semaine. Elle y restera dix ans et s’imposera comme « La Chanteuse de Minuit ». Pourtant, au bout d’un moment, l’oiseau ne supporte plus d’être enfermée dans une cage dont il touche les parois rien qu’en étendant ses ailes. Barbara n’a plus envie de faire du cabaret, non pas qu’elle renie l’Écluse mais il lui faut aller plus loin. Et ce fut au Théâtre des Capucines en novembre 1963 puis surtout Bobino en septembre 1965.
En fin de compte, côté enregistrement, après un premier 78 tours en 1954 « Mon pot’ le gitan / L’œillet blanc, sa carrière discographique ne commence qu’en 1958 avec le 45 tours « La chanteuse de minuit » suivi en 1960 du 33 tours « Chante Brassens » que l’Académie Charles Cros couronne dans la catégorie « Meilleure interprète ». Elle signe chez Philips en 1964 avec la sortie du magnifique « Chante Barbara » suivi de l’excellent N°2 en 1965 et sa kyrielle de succès.
18:52 Jacques Debronckart : Adélaïde : Jacques Debronckart : 196522:19 Suzanne Gabriello : Les flics de mon pays : Suzanne Gabriello – Jean Claudric, Enrico Macias : 196524:17 Barbara : Göttingen : Barbara : 196526:49 Les Escholiers de la Cité : Syracuse : Bernard Dimey – Henri Salvador, harm. Jacques Grindel : 196529:02 Georges Ulmer : La couleur du papier : Jehan Jonas : 1965
Raymond Lévesque revient définitivement au Québec en 1958 après son séjour dans les cabarets en France. Il participe alors à des spectacles de soutien aux réalisateurs en grève de Radio-Canada.Puis, en 1959, il forme la boîte à chansons « Les Bozos » en compagnie de Jean-Pierre Ferland, Clémence Desrochers, Hervé Brousseau, André Gagnon et Claude Léveillée. Collectif appelé « Les Bozos » en référence à la chanson « Bozo » de Félix Leclerc. Ce Collectif n’aura qu’une existence éphémère mais il marquera l’apparition du chansonnier comme figure dominante de la musique québécoise des années 1960.En dépit d’une riche carrière et de l’enregistrement de nombreux 78 tours, ce n’est qu’en 1962 que paraît son premier album 33 tours « Chansons et monologues ». Il faudra attendre cinq ans de plus pour le second…Est-ce à cause de son engagement sans fard pour la cause de l’indépendance du Québec ? De fait, il se produit régulièrement au Cochon Borgne en compagnie de Michelle Sandry et Marc Gélinas. De plus Raymond participe à plusieurs manifestations syndicales, politiques et sociales.De nombreux artistes interprètent ses chansons : de Fernand Robidoux en 1949 à Pauline Julien en 1965 ils sont légion : Eddie Constantine, Barbara, Bourvil, Cora Vaucaire, Marc et André, Colette Chevrot, etc…
33:18 Raymond Lévesque : Le fond du fleuve (*) : Raymond Lévesque : 196535:18 Pauline Julien : Dans la tête des hommes : Raymond Lévesque : 196537:52 Willie Lamothe; Rita Germain : Sur les bords du Saint Laurent : Raymond Lévesque : 196440:30 René Claude : Tu es noire : Stéphane Venne – François Dompierre : 1965
(*) Il est mention de « bécosses » dans la chanson « Le fond du fleuve » c’est un québécisme qui désigne des latrines extérieures.
Raymond Lévesque Henri TachanHenri Tachdjian, alias Henri Tachan, chantauteur français naît à Moulins en 1939. Il passe sa petite enfance à la campagne, puis, quelques années dans un pensionnat religieux. il fréquente plusieurs lycées dont on le renvoie pour indiscipline. Après l’École Hôtelière, il travaille en autres au Ritz comme commis de restaurant mais, en 1962, s’embarque pour le Québec.Tachan y rencontre Claude Léveillée qui met en musique ses premiers textes et le pousse sur la scène d’une boîte à chansons (La Butte à Mathieu). Après son travail de loufiat, Henri termine la soirée chez « Clairette ». L’établissement de Claire Oddera accueille des vedettes françaises mais aussi des débutants.Henri y rencontre Jacques Brel, lui montre quelques-uns de ses poèmes. Ce dernier l’encourage et lui conseille de rentrer à Paris : » Bats toi ! Remue toi le cul ! » De retour dans la capitale, Henri entame le parcours du combattant d’audition en audition… Jusqu’au jour où il rencontre Jean-Paul Roseau au Lapin Agile. Ce dernier devient son pianiste et le compositeur de son premier album.Ce premier disque de 1965 est postfacé par Jacques Brel : » Madame, le lion est lâché ! Ecoutez le rugir et vous reconnaîtrez l’ampleur de votre puissance…. Il est de la race qui aime les longues marches. Et il marchera, Madame, le lion est lâché. Sacré Henri ! ». Enregistrement couronné par un Grand Prix de l’Académie du Disque mais rejeté par les radios.
46:34 Henri Tachan : Dans les wagons de 1ère classe : Henri Tachan – Jean-Paul Roseau : 196550:03 Francesca Solleville : Les Tuileries : Victor Hugo – Colette Magny : 196551:41 Magali Noël : L’anguille : Boris Vian : 196553:50 Catherine Sauvage : La complainte de Mackie : Bertolt Brecht, adapt. Boris Vian – Kurt Weill : 196556:29 Léo Ferré : Ni dieu, ni maître : Léo Ferré : 1965
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