C.d.C #17 1962 La révolution tranquille au Québec – Pauline Julien – Clémence DesRochers – Francesca Solleville – Cora Vaucaire

Episode 17 September 16, 2024 00:59:59
C.d.C #17 1962 La révolution tranquille au Québec – Pauline Julien – Clémence DesRochers – Francesca Solleville – Cora Vaucaire
Le chant de l'histoire
C.d.C #17 1962 La révolution tranquille au Québec – Pauline Julien – Clémence DesRochers – Francesca Solleville – Cora Vaucaire

Sep 16 2024 | 00:59:59

/

Hosted By

Jacques Topart

Show Notes

Chronologie de la Chanson #17 1962 La révolution tranquille au Québec – Pauline Julien – Clémence DesRochers – Francesca Solleville – Cora Vaucaire

La Grande Noirceur & La Révolution tranquille au Québec

La Révolution tranquille au Québec : Après la seconde guerre mondiale L’Union Nationale reprend le pouvoir. Ce parti nationaliste, clérical, antisyndical et anticommuniste est dirigé par Maurice Duplessis. Ainsi, ce dernier favorise les élites traditionnelles et cléricales tout en réprimant le peuple québécois. Cette période est connue sous le nom de Grande Noirceur.

En 1960 l’Union Nationale perd les élections. En conséquence le Parti Libéral du Québec, vainqueur, mène une série de réformes dans les domaines de la politique sociale, de l’éducation, de la santé et du développent économique. Ce fut la Révolution tranquille au Québec qui permet aussi à la chanson québécoise de prendre son envol. Certes, des auteurs-compositeurs-interprètes avaient ouvert la voie (Félix Leclerc, Raymond Lévesque…) mais c’est dans les années 60′ que la chanson connaît une impulsion sans précédent.La boîte à chansons la Butte à Mathieu naît à l’aube de cette révolution tranquille, entre ses murs, les aspirations du Québec sont transportées par les artistes et les chantres de la nouvelle chanson québécoise. Les idéaux de paix, d’amour, de liberté et de libération vibrent dans les boîtes à chanson.

Pauline Julien Anne Sylvestre & Georges Brassens

Jean Poiret – Pauline Julien – Jacquel Brel – Anne Sylvestre

Biographie de Pauline Julien

Pauline Julien naît à Trois-Rivières (Québec) en 1928 dans une famille modeste. Son père est un cousin germain de Maurice Duplessis. Pauline est la benjamine d’une famille de onze enfants, elle vit une enfance heureuse et grandit au sein d’un clan animé d’une grande solidarité familiale.Cependant elle doit arrêter ses études classiques à la mort de son père. Elle passe donc en école commerciale et travaille comme sténodactylo.

Mais, en 1947 Pauline part pour Québec car elle rêve de faire carrière dans le théâtre.Pendant l’année 1948, à l’Ordre de Bon temps, elle rencontre plusieurs jeunes artistes montréalais désireux de promouvoir la culture québécoise. Elle part s’installer à Montréal où elle intègre la troupe « La compagnie du Masque ».C’est ainsi qu’en mai 1951, Pauline qui a réussi à obtenir une bourse par l’intermédiaire de Duplessis part avec son mari Jacques Galipeau pour Paris. Ils s’inscrivent comme auditeurs libres au Conservatoire d’art dramatique de Paris.

Début de la carrière artistique de Pauline Julien

Ainsi, à partir de 1955 Pauline se produit dans les cabarets rive gauche où elle interprète Léo Ferré, Boris Vian, Raymond Lévesque, Gilles Vigneault et Bertolt Brecht. Finalement, de retour au Québec en 1958, elle reprend la scène dans les cabarets montréalais.Sa belle voix légèrement âpre et sa passion la font remarquer du public, du moins celui des chansonniers, au même titre que Monique Leyrac et Renée Claude. En définitive, son engagement nationaliste et politique devient rapidement un trait caractéristique. Vers le milieu des années 1960, la chanteuse n’est plus seulement présentée comme la porte-parole de la chanson canadienne mais également comme une militante de la Révolution tranquille au Québec.

Chansons de la 1ère partie : La Révolution tranquille au Québec

02:12 Jean Poiret       : La vache à mille francs  : Jean Poiret – Jacques Brel : 196205:55 Pauline Julien   : La marquise coton        : Jean-Pierre Ferland – Pierre Brabant, Jean-Pierre Ferland : 196208:51 Jacques Brel     : Le plat pays                    : Jacques Brel : 196211:28 Anne Sylvestre  : La femme du vent       : Anne Sylvestre : 19

La Révolution tranquille au Québec : Dominique Michel – Gilles Vigneault – Clémence DesRochers – Claude Gauthier – Félix Leclerc

Biographie rapide de Clémence DesRochers

Clémence DesRochers, artiste multidisciplinaire, naît à Sherbrooke (Québec) en 1928. Elle tient de son père, le poète Alfred Desrochers, l’amour de la nature et des mots pour la célébrer. Après un début de carrière peu concluant dans l’enseignement, elle s’inscrit au Conservatoire d’art dramatique de Montréal.En 1958, elle fait ses débuts professionnels au cabaret Saint-Germain-des-Près (de Montréal). L’année suivante, elle est l’une des fondatrices de « Les Bozos« , pionniers de l’activité chansonnière au Québec. L’aventure dure trois ans, à la suite desquels, Clémence entreprend l’écriture de la première comédie musicale québécoise : Le vol rose du flamant. Bref, au cœur des années 60′, on fait appel à son talent pour inaugurer d’innombrables boîtes à chansons. Ce qui lui vaut le surnom de « L’ouvre-boîte » et qui lui fera chanter plus tard : « Moi j’ouvre des boîtes, pis j’ferme des bars ».

Chansons de la 2ème partie de La révolution tranquille au Québec

16:39 Dominique Michel        : La jeunesse d’aujourd’hui : Gabelius Côté : 196218:44 Gilles Vigneault             : Jack Monoloy                        : Gilles Vigneault : 196221:52 Clémence DesRochers : La vie d’factrie                     : Clémence DesRochers – Jacques Fortier : 196223:18 Claude Gauthier           : Le grand six-pieds               : Claude Gauthier : 196126:24 Félix Leclerc                  : Notre sentier                        : Félix Leclerc : 1962

Francesca Solleville

Georges Brassens – Hervé Brousseau – Francesca Solleville – Juliette Gréco

Biographie  de Francesca Solleville (1ère partie)

Francesca Solleville, chanteuse française naît à Périgueux (Dordogne) en 1932. Son père, Pierre Solleville, gascon, est issu d’une famille de notables conservateurs. Sa mère, Lidia Campolonghi, pianiste italienne était la fille de Luigi Campolonghi, antifasciste et animateur de la Ligue des droits de l’Homme. Cependant , en 1922, la marche sur Rome des chemises noires et l’instauration du fascisme provoquent l’exil de la famille.

Francesca garde des premières années passées avec sa mère le souvenir du bonheur. Le père se révèle être un bel escroc, sympathique, drôle et volage. La maman tente de divorcer mais Francesca est arrachée à sa mère par décision de justice. Francesca est alors casée chez les grands-parents Solleville où vivait déjà sa grande sœur. Le grand-père paternel, avocat affiche ouvertement des positions collaborationnistes. Il dénoncera sa belle-fille, mère de Francesca, pour son action dans la résistance. Ses deux petites-filles sont placées à la Pension Saint Jeanne d’Arc, aux mains :

« d’une mère supérieure, flasque et méchante, qui parcourant d’un œil gris assassin notre petit groupe, nous faisait hurler « Maréchal nous voilà ! » »

Les deux sœurs Solleville sont représentantes du diable

Pourtant, Marie-Claire, l’aînée était la seule à ne pas la craindre. Les deux sœurs Solleville sont, pour toutes les religieuses, les représentantes du diable sur terre, du fait de leur ascendance maternelle. Marie-Claire, par goût du changement avait décidé ses camarades de classe à prier d’autres dieux. Juchée sur son bureau, elle clamait « ce matin pour Jupiter, ce soir pour Junon, demain sur Vénus » Coupable de répandre des ferments d’athéisme, elle a été mise à la porte et… Francesca dut la suivre.

Pendant ce temps, Lidia, la maman survit en donnant des cours d’italien et de piano. Francesca a le droit de lui rendre visite le jeudi et le dimanche après-midi. Ainsi, elle se familiarise avec Bach, Schubert, Schumann et Monteverdi. Après la Libération, cela fera bien rire Lidia de voir sa fille gagner les radio crochets en interprétant « Mon légionnaire ». Francesca échange alors le premier prix qui consistait en six petits verres en argent contre le deuxième : un sac de 25 kilos de pommes de terre.

Francesca et sa mère partent pour Paris

Lidia, la mère de Francesca,  ayant trouvé du travail à l’ambassade d’Italie à Paris, elle y partent toutes les deux. Francesca poursuit sa scolarité et, parallèlement, suit les cours de chant classique chez la grande cantatrice Mary Freund. La professeure et l’élève sympathise.Francesca obtient des bourses pour aller chanter à Venise et Salzbourg. De plus, choriste professionnelle, elle participe au Chœur de Radio France mais aussi dans les studios Barclay « pour, avec les Barclay’s Girls, être mise à la sauce de toutes les horreurs de la « variétoche » ».

Les portes des hôtels particuliers, des salons, s’ouvrent grâce à Mary Freund. Francesca est heureuse parce qu’il s’agit de belle musique. Cependant, le public très bourgeois, très élitiste  ne lui plaît pas du tout.En fait, Francesca n’aime alors pas la chanson diffusée à la radio jusqu’au jour où un camarade de faculté lui prête un disque de Germaine Montero. Le texte de « La chanson de Margaret » de Pierre Mac Orlan l’éblouit par sa qualité. Elle gagne le concours « Numéros un de demain » sur la scène de l’Olympia avec la seule chanson qu’elle connaissait, La chanson de Margaret.

Le tournant de la carrière de Francesca

Le tournant de la carrière de Francesca a lieu en 1959. Elle a l’occasion de faire connaissance de Philippe-Gérard qui met en musique les chansons de Mac Orlan pour Montero. Or, ce dernier cherche désespérément un chanteuse de variété capable de chanter deux textes d’Aragon qu’il venait de mettre en musique. Aragon devait présenter « La Semaine sainte » à la mutualité et Léo Ferré créer ses chansons, les fameux Aragon-Ferré très attendus. Francesca, devant une salle comble, chante alors « La rose du premier de l’an » et « Un homme passe sous la fenêtre et chante« . Le succès est immense, les applaudissements si prolongés qu’il a fallu éteindre les lumière de la salle et de la scène pour les interrompre. Le lendemain Francesca a rendez-vous chez Léo Ferré qui lui confie une quinzaine de partitions sur des textes de Luc Bérimont, Pierre Seghers, deux de ses chansons et tous les Aragon.

Début de la carrière discographique de Francesca Solleville

Enfin, par l’intermédiaire de Jacques Douai, Francesca à l’occasion de passer une audition devant Albert et Odile Levy-Alvarez, fondateur de l’étiquette BAM. Séance tenante, ils décident de lui faire enregistrer un 45 tours avec Philippe-Gérard au piano.Après quatre 45 tours enregistrés entre 1959 et 1961, paraît, en 1962, le premier album 25cm de Francesca Solleville « Récital ».( source : livre « A piena voce » de Marc Legras et Francesca Solleville et « Le Maitron »)

Suite de la biographie de Francesca Solleville

Chansons de la 3ème partie : La Révolution tranquille au Québec : Rêve et conquête

31:13 Georges Brassens   : Les trompettes de la renommée  : Georges Brassens : 196236:17 Hervé Brousseau     : Rêve et conquête                            : Hervé Brousseau : 196238:37 Francesca Solleville  : Vingt ans                                          : Léo Ferré : 196240:46 Juliette Gréco            : Les petits cartons                           : Bernard Dimey – Francis Lai : 1962

Cora Vaucaire – Jean Ferrat – Christine Sèvres – Jean-Pierre Ferland – Luce Klein

Biographie rapide de Cora Vaucaire

Geneviève Colin, alias Cora Vaucaire, chanteuse française naît à Marseille en 1918. Son père est capitaine au long cours. Malgré l’opposition familiale, elle s’inscrit au Conservatoire d’art dramatique de Paris. Coupée des siens et sans ressources, elle fréquente les cours de Fernand Ledoux et Charles Dullin.En fin de compte, à seize ans, elle remporte le prix de comédie et de tragédie de la Ville de Paris. Mais lors de sa première apparition sur scène, dans un rôle de figuration, elle s’évanouit aux pieds de la vedette.Pendant l’occupation, elle épouse le parolier Michel Vaucaire qui l’incite à chanter. Elle refuse de se produire en public mais accepte de chanter dans un studio de la radio nationale.Finalement, à la libération, rassurée par son succès radiophonique, Cora accepte d’affronter le public. Elle se produit dans les cabarets rive gauche.

Début de la carrière discographique de Cora Vaucaire

En 1948, elle est la première à enregistrer « Les feuilles mortes » de Jacques Prévert.Au mitan des années 1950′, elle prend la direction du cabaret La Tomate où elle engage de nombreux débutants : Pierre Louki, Raymond Lévesque, Catherine Sauvage, Mouloudji, etc…Ainsi en 1954, elle rencontre son premier succès populaire avec « La complainte de la butte » et en 1962 elle réitèrera avec « Trois petites notes de musique »

Chansons de la 4ème partie : La Révolution tranquille au Québec

46:08 Cora Vaucaire         : Trois petites notes de musique : Henri Colpi – Georges Delerue : 196249:37 Jean Ferrat               : Mes amours                                 : Michelle Senlis – Michelle Senlis – Jean Ferrat : 196252:08 Christine Sèvres      : L’Intelligent                                  : Maurice Vidalin – Jacques Datin : 196254:12 Jean-Pierre Ferland : Les framboisiers                         : Jean-Pierre Ferland : 196256:18 Luce Klein                 : Depuis le temps (Les amoureux que nous étions) : Luce Klein : 1962

Cora Vaucaire Abonnez-vous au podcast Chant de l’Histoire

Other Episodes

Episode 16

August 06, 2024 00:59:59
Episode Cover

C.d.C #16 1960-1965 La vague yéyé : Johnny Hallyday - Richard Anthony - Sylvie Vartan - Françoise Hardy - Stella - Hector et les Médiators

Listen

Episode 11

May 08, 2024 00:59:59
Episode Cover

C.d.C #11 1957 Début de Guy Béart - Consécration de Georges Brassens - Jacques Douai - Pierre Perret

Listen

Episode 27

February 04, 2025 00:59:58
Episode Cover

C.d.C.#27 Les Précurseurs de la chanson-rock en 1967 - Nino Ferrer - Les Gypsys - Chorus Reverendus - Guy Béart - Le King Set - Les Enfants Terribles

C.d.C #27 Les Précurseurs de la chanson-rock en 1967 - Nino Ferrer - Les Gypsys - Dani - Chorus Reverendus - Guy Béart -...

Listen